Association Rurale Brayonne pour
le Respect de l'environnement
Editoriaux
Voici une sélection des éditoriaux de la feuille de l'Arbre
Editorial
Feuille de l'Arbre n°50
CINQ PRÉSIDENTS
DE LA RÉPUBLIQUE PLUS TARD...
L'A.R.B.R.E. est née en 1988 à la fin du premier septennat de François Mitterrand. Après 7 ans d’espoirs déçus y compris au niveau écologique,demeurait l’enjeu égoïste d’une association locale née en réaction à un projet circuit de Formule 1 qui symbolisait, à lui seul, la société de fuite en avant qui perdurait dans les choix politiques (émissions croissantes de CO2, artificialisation de terres agricoles, mépris de la biodiversité…). Le 10 mai 1981, selon certains commentateurs normands de l’époque, c’est Magny-Court (en Nièvre mitterrandienne) qui l’emportait sur Mauquenchy.
Ce fut surtout pour l’A.R.B.R.E. un premier succès qui venait couronner un militantisme pugnace, qui fait toujours partie de l’A.D.N. de l’association aujourd’hui. Un deuxième septennat plus tard, l’éditorial de Jean-Yves qui ouvrait la Feuille de l’A.R.B.R.E. publiée en juin 1995 se désolait du paysage politique plus brun que vert (déjà…) qui découlait du scrutin qui venait de s’achever et rappelait l’attachement de l’A.R.B.R.E. aux valeurs démocratiques. Des paroles malheureusement prophétiques car le coup de semonce allait survenir à l’occasion de l’élection suivante. Dans mon édito écrit au début du mois maudit d’avril 2002 le regret se portait essentiellement sur l’absence des questions environnementales dans les débats politiques. L’enjeu clairement énoncé était celui « d’éviter l’apocalypse climatique sans pour autant vendre son âme à l’atome »… Trop tard ? En mars 2007, durant la campagne présidentielle suivante, Laurent signait l’édito et invitait les candidats à prendre enfin en compte les axiomes écolos en évoquant au passage les signes précurseurs de la question des réfugiés climatiques. Sans grande surprise, le chef d’Etat élu allait rapidement déclarer que l’environnement « ça commence à bien faire ! » comme un dernier pied de nez avant d’être détrôné. Nous étions en 2012 et l’éditorial de Dittmar évoquait les questions d’écologie, de démocratie et d’énergie en pointant la difficulté de se fédérer des associations brayonnes. Ah cette fameuse incapacité de faire l’union ! Ca ne vous évoque rien ? En 2017 le regard éditorial de Frédéric se portait de l’autre côté de l’atlantique et exprimait une vive inquiétude liée à l’arrivée d’un président climato-sceptique assumé. Ce dernier a sans nul doute fait des émules en France (suivez mon regard dépité !). Ainsi, aujourd’hui en 2022, le brun pollue un tiers des intentions de vote, le nucléaire a le vent en poupe et le camp de l’inaction climatique, tous bords confondus, semble être en passe de continuer à diriger notre pays. Au regard de la palette politique qui s’offre en ce moment aux électeurs, on ne peut que constater l’échec consternant d’une 5ème république qui ne semble faire émerger que des gouvernants dont les principales aptitudes sont l’habileté médiatique et l’outrance programmatique.
Alors pourquoi cet acharnement à ne voir qu’une seule tête, les autres étant interdites de dépasser ? Les présidents ça commence à bien faire ! C’est la raison pour laquelle l’A.R.B.R.E. a fait le choix de faire disparaitre cette fonction au sein de son conseil d’administration, et de travailler en collégialité. Et ça fonctionne ! Saluons cette audace et remercions plus que jamais tous ces bénévoles qui oublient leurs ambitions personnelles et qui, sans relâche, essaient de compenser les manquements institutionnels et de faire appliquer les lois de la République.
Jean Michel DUBOSC
Editorial
Feuille de l'Arbre n°46
En 2017, l'ARBRE fête ses 30 ans, et Frédéric Blanquart, dans son édito cite Romain Gary dans "Les racines du ciel", Romain Gary qui en 1956 avait prononcé ces mots en parlant des éléphants :
Il ne faut pas choisir ce qu’on défend : la nature ou l’humanité, les hommes ou les chiens. Non, il fallait s'attaquer au fond du problème: la protection du droit d’exister. On commence par dire, mettons, que les éléphants c'est trop gros, trop encombrant, qu'ils renversent les poteaux électriques, piétinent les récoltes, qu'ils sont un anachronisme, et puis on finit par dire la même chose de la liberté. La liberté et l'homme deviennent encombrants à la longue... voilà comment je m'y suis mis. (...) Il est temps de nous rassurer sur nous-mêmes en montrant que nous sommes capables de préserver cette liberté géante, maladroite et magnifique, qui vit encore à nos cotés.